Lorsqu'un être humain manque de courage, de force de caractère, alors il faut qu'il soit élevé dans un environnement qui l'oblige à s'attaquer à de dures épreuves et à réagir aux désappointements.

Lorsqu'un être humain manque d'altruisme, de capacité de servir son prochain, alors il faut que l'expérience de la vie fasse rencontrer des situations d'inégalité sociale.

Lorsqu'un être humain manque d'espoir, de la noblesse de la confiance, alors il faut que l'existence humaine soit sans cesse confrontée aux incertitudes renouvelées et aux insécurités.

Lorsqu'un être humain manque de foi, de l'affirmation suprême de la pensée humaine, alors il faut que le mental de l'être humain se retrouve dans cette situation embarrassante où il en sait toujours moins que ce qu'il peut croire.

Lorsqu'un être humain manque d'amour de la vérité, avec l'acceptation de la suivre où qu'elle le conduise, alors il faut que l'être humain croisse dans un monde où l'erreur est présente et la fausseté toujours possible.

Lorsqu'un être humain manque d'idéalisme, de l'émergence du concept divin, alors il faut que l'être humain lutte dans un environnement de bonté et de beauté relatives, dans un cadre qui stimule la tendance irrépressible vers des choses meilleures.

Lorsqu'un être humain manque de loyauté, de la dévotion au devoir supérieur, alors il faut que l'être humain poursuive son chemin parmi les possibilités de trahison et de désertion. La valeur de la dévotion au devoir implique le danger qui résulterait d'une défaillance.

Lorsqu'un être humain manque de désintéressement, de l'esprit d'oubli de soi, alors il faut que l'être humain mortel vive face à face avec les clameurs incessantes d'un moi qui demande inéluctablement reconnaissance et honneur. L'être humain ne pourrait choisir dynamiquement la vie divine s'il n'y avait pas une vie du moi à délaisser. L'être humain ne pourrait jamais faire jouer la droiture pour son salut s'il n'y avait pas de mal potentiel pour exalter et différencier le bien par contraste.

Lorsqu'un être humain manque de plaisir, de la satisfaction du bonheur, alors il faut que l'être humain vive dans un monde où l'alternative de la douleur et la probabilité de la souffrance soient des possibilités d'expérience toujours présentes.

En effet, les êtres humains de la planète Terre ne sont pas naturellement braves, mais peuvent devenir courageux au sens humain. Ils ne sont pas nés aimables et pleins d'égards, mais peuvent devenir altruistes à la manière humaine. Ils ne s'attendent pas à un avenir agréable, mais peuvent être pleins d'espoir de manière exquise. Ils n'ont pas foi dans la stabilité de l'univers, mais peuvent être ami de la foi salvatrice par laquelle un mortel s'élève du statut d'animal jusqu'aux portes du Paradis. Ils n'aiment pas la vérité, mais peuvent connaître de sa qualité qui sauve les âmes. Ils ne sont pas vraiment idéalistes, mais peuvent le devenir; ils peuvent faire l'expérience de l'extase de devenir tels par des choix exaltants. Ils ne sont pas loyaux, mais peuvent faire l'expérience de la vive émotion que provoque une dévotion sincère et intelligente au devoir en face des tentations de faillir. Ils ne sont pas désintéressés, mais peuvent atteindre ce niveau d'expérience par la magnifique victoire sur un moi belligérant. Ils n'ont pas du plaisir, mais peuvent comprendre la douceur d'échapper par le plaisir au potentiel de la douleur.