Il est impossible de comprendre les problèmes associés à l'existence de l'être humain sur Terre sans avoir des notions sur certaines grandes époques du passé, notamment sur l'occurrence et les conséquences de la rébellion planétaire. Bien que ce soulèvement n'ait pas eu de conséquences sérieuses sur le progrès de l'évolution organique, il modifia notablement le cours de l'évolution sociale et du développement spirituel. Toute l'histoire supraphysique de la planète fut profondément influencée par cette calamité dévastatrice.
Caligastia, le Prince de notre planète avait eu la charge de la Terre depuis trois-cent-mille ans lorsque Satan, l'assistant de Lucifer, fit l'une de ses visites d'inspection périodiques. Quand Satan arriva sur la planète, son aspect ne ressemblait en rien à nos caricatures de son infâme majesté. Il était, et il est toujours, un fils d'un grand éclat, une brillante créature de lumière.
Au cours de cette inspection, Satan informa Caligastia de la " Déclaration de liberté " que Lucifer, Souverain du Système de Satania, se proposait alors de faire et, ainsi que nous le savons maintenant, le Prince tomba d'accord pour trahir la planète dès que la rébellion serait annoncée. Les personnalités loyales de l'univers éprouvent un dédain particulier pour le Prince Caligastia à cause de cette trahison préméditée de sa mission. Le Fils Créateur, Michael, exprima ce mépris lorsqu'il dit : « Tu ressembles à ton chef, Lucifer, et tu as perpétué son iniquité d'une façon coupable. Il fut un falsificateur dès qu'il commença à s'exalter lui-même, parce qu'il ne demeurait pas dans la vérité. »
Dans tout le travail administratif d'un univers local, nulle mission importante n'est jugée plus sacrée que celle d'un Prince Planétaire qui assume la responsabilité du bien-être et de la direction des mortels évolutionnaires sur un monde nouvellement habité. De toutes les formes du mal, aucune n'a d'effet plus destructeur sur le statut de la personnalité que la trahison d'une mission et la déloyauté envers des amis confiants. En commettant délibérément ce péché, Caligastia faussa si complètement sa personnalité que son mental ne fut plus jamais pleinement capable de retrouver son équilibre.
Il existe de nombreuses façons d'envisager le péché, mais, du point de vue philosophique universel, le péché est le comportement d'une personnalité qui résiste sciemment à la réalité cosmique. On peut considérer l'erreur comme une fausse conception ou comme une déformation de la réalité. Le mal est une réalisation incomplète des réalités universelles ou un ajustement défectueux à ces dernières. Mais le péché est une résistance intentionnelle à la réalité divine – un choix conscient de s'opposer au progrès spirituel – tandis que l'iniquité consiste à défier ouvertement et avec persistance la réalité reconnue; elle représente un tel degré de désintégration de la personnalité qu'elle frise la démence cosmique.
L'erreur suggère un manque d'acuité intellectuelle; le mal, un défaut de sagesse; et le péché, une pauvreté spirituelle abjecte; mais l'iniquité dénote que le contrôle de la personnalité est en voie de disparaître.
Quand le péché a tant de fois été choisi et si souvent répété, il peut devenir une habitude. Les pécheurs impénitents peuvent facilement devenir iniques et se rebeller de tout leur être contre l'univers et toutes ses réalités divines. Alors que toutes les formes de péché peuvent être pardonnées, nous doutons qu'un être inique confirmé puisse jamais éprouver de regrets sincères pour ses méfaits ou accepter le pardon de ses péchés.
Le mal est un concept de relativité. Il naît de l'observation des imperfections qui apparaissent dans l'ombre projetée par un univers fini de choses et d'êtres, quand ce cosmos obscurcit la lumière vivante de l'expression universelle des réalités éternelles de l'Un Infini.
Le mal potentiel est inhérent au caractère nécessairement incomplet de la révélation de Dieu en tant qu'expression, limitée par l'espace-temps, de l'infinité et de l'éternité. Le fait de l'élément partiel en présence du total parachevé constitue la relativité de la réalité. Il crée la nécessité de choisir intellectuellement et établit une hiérarchie de niveaux de valeurs dans nos capacités de reconnaître l'esprit et d'y répondre. Le concept fini et incomplet de l'Infini conçu par le mental temporel et limité des créatures constitue, en lui-même et par lui-même, le mal potentiel. Mais l'erreur aggravante, consistant à s'abstenir, sans justification, d'une rectification spirituelle accessible à la raison de ces discordances intellectuelles originelles et de ces insuffisances spirituelles, équivaut à commettre le mal actuel.
Tous les concepts statiques et morts sont potentiellement mauvais. L'ombre finie de la vérité relative et vivante se déplace continuellement. Les concepts statiques retardent invariablement la science, la politique, la société et la religion. Ils peuvent représenter une certaine connaissance, mais ils sont déficients en sagesse et dépourvus de vérité. Ne permettez pas au concept de relativité de vous égarer au point de vous empêcher de reconnaître la coordination de l'univers sous la gouverne du mental cosmique, et son contrôle stabilisé par l'énergie et l'esprit du Suprême.
Peu après l'inspection de Satan et alors que l'administration planétaire était à la veille de réaliser de grandes choses sur Terre (300'000 ans avant J.-C.), un jour au milieu de l'hiver des continents septentrionaux, Caligastia tint une longue conférence avec son associé Daligastia, à la suite de laquelle ce dernier convoqua les dix conseils de la Terre en session extraordinaire. Cette assemblée fut ouverte par la déclaration que le Prince Caligastia était sur le point de se proclamer souverain absolu de la Terre et exigeait que tous les groupes administratifs abdiquent en remettant toutes leurs fonctions et tous leurs pouvoirs entre les mains de Daligastia, désigné comme mandataire en attendant la réorganisation du gouvernement planétaire et la redistribution consécutive de ces charges d'autorité administrative.
La présentation de cette ahurissante exigence fut suivie du magistral appel de Van, président du conseil suprême de coordination. Cet éminent administrateur et juriste de talent stigmatisa la proposition de Caligastia en la dénonçant comme un acte frisant la rébellion planétaire. Il conjura ses collègues de s'abstenir de toute participation tant que l'on n'aurait pas interjeté appel auprès de Lucifer, Souverain du Système de Satania; il obtint l'appui de l'état-major tout entier. En conséquence, un appel fut fait à Jérusem, sa capital, d'où revinrent immédiatement des ordres désignant Caligastia comme souverain suprême de la Terre et enjoignant une obéissance absolue et sans réserve à ses commandements. C'est en réponse à ce message stupéfiant que le noble Van fit son fameux discours de sept heures dans lequel il accusait formellement Daligastia, Caligastia et Lucifer d'outrager la souveraineté de l'univers de Nébadon, notre univers local; il fit alors appel aux Très Hauts d'Édentia pour être soutenu et confirmé.
Entretemps, les circuits du système avaient été coupés; la Terre était isolée, mise en quarantaine. Tous les groupes de vie céleste présents sur la planète se trouvèrent soudain isolés sans préavis, c'est-à-dire totalement privés de tous avis et conseils extérieurs.
Daligastia proclama officiellement Caligastia « Dieu de la Terre et suprême au-dessus de tout. » Face à cette proclamation, l'alternative était claire; chaque groupe se retira et commença ses délibérations, discussions destinées finalement à déterminer le sort de toutes les personnalités supra humaines sur la planète.
Les séraphins, les chérubins et les autres êtres célestes furent impliqués dans les décisions de cette lutte implacable, de ce long et coupable conflit. De nombreux groupes suprahumains qui se trouvaient par hasard sur Terre au moment de son isolement y furent retenus et, à l'instar des séraphins et de leurs associés, contraints de choisir entre le péché et la droiture – entre les voies de Lucifer et la volonté du Père invisible.
Cette lutte se poursuivit pendant plus de sept ans. Tant que chaque personnalité touchée n'eut pas pris sa décision définitive, les autorités d'Édentia ne voulurent pas interférer et n'intervinrent pas. C'est alors seulement que Van et ses associés loyaux reçurent leur justification et furent dégagés de leur longue anxiété et de leur intolérable incertitude.
La nouvelle que la rébellion avait éclaté sur Jérusem, capitale de Satania, fut diffusée par le conseil des Melchizedek. Les Melchizedek chargés des affaires urgentes furent immédiatement envoyés à Jérusem, et Gabriel se porta volontaire pour représenter le Fils Créateur dont l'autorité avait été mise au défi. En même temps que l'annonce de l'état de rébellion dans Satania, le système fut mis en quarantaine, isolé de ses systèmes frères. Il y eut " guerre dans le ciel " dans le quartier général de Satania et elle s'étendit à toutes les planètes du système local.
Sur Terre, quarante membres de l'état-major corporel des cent (y compris Van) refusèrent de se joindre à l'insurrection. De nombreux assistants humains (modifiés et autres) de l'état-major furent également de nobles et braves défenseurs de Michael et du gouvernement de son univers. Il y eut une terrible perte de personnalités parmi les séraphins et les chérubins. Près de la moitié des séraphins administratifs et des séraphins provisoirement attachés à la planète firent cause commune avec leur chef et avec Daligastia pour défendre la cause de Lucifer. Quarante-mille-cent-dix-neuf médians primaires se joignirent à Caligastia, mais les autres restèrent fidèles à leur mission.
On pourrait raconter indéfiniment les évènements sensationnels de ces jours tragiques, mais enfin la dernière personnalité en jeu prit sa décision définitive, et alors, mais alors seulement, un Très Haut d'Édentia arriva en compagnie des Melchizedek chargés des problèmes d'urgence pour se saisir de l'autorité sur Terre. Les annales panoramiques du règne de Caligastia furent effacées sur Jérusem et la période probatoire de la réhabilitation planétaire commença.
Les conséquences personnelles (centripètes) du rejet volontaire et persistant de la lumière par une créature sont à la fois inévitables et individuelles; elles n'intéressent que la Déité et la créature en question. Cette récolte d'iniquité destructrice de l'âme est la moisson intérieure de la créature volitive inique.
Il n'en est pas de même pour les répercussions externes du péché. Les conséquences impersonnelles (centrifuges) du péché commis sont inévitables et collectives, et touchent toutes les créatures qui opèrent dans la zone affectée par ces évènements.
Cinquante-mille ans après l'effondrement de l'administration planétaire, les affaires terrestres étaient si désorganisées et retardées que la race humaine avait très peu gagné par rapport au statut évolutionnaire général existant au moment de l'arrivée de Caligastia, trois-cent-cinquante-mille ans auparavant. À certains égards, des progrès avaient été accomplis, à d'autres, beaucoup de terrain avait été perdu.
Le péché n'est jamais purement localisé dans ses effets. Les secteurs administratifs de l'univers sont semblables à des organismes; la condition d'une personnalité doit, dans une certaine mesure, être partagée par tous. Le péché étant une attitude de la personne vis-à-vis de la réalité, il est destiné à faire apparaître sa moisson inhérente négative sur tous les niveaux connexes de valeurs universelles. Mais les pleines conséquences des idées erronées, des mauvaises actions ou des projets entachés de péché sont subies seulement au niveau de l'accomplissement proprement dit. La transgression de la loi de l'univers peut être fatale dans le domaine physique sans impliquer sérieusement le mental ni porter atteinte à l'expérience spirituelle. Le péché n'est chargé de conséquences fatales pour la survie de la personnalité que s'il représente l'attitude de l'être tout entier, le choix de son mental et la volonté de son âme.
Le mal et le péché ont des conséquences dans les domaines matériels et sociaux, et peuvent même parfois retarder le progrès spirituel sur certains niveaux de réalité universelle, mais le péché d'un être quelconque ne dérobe jamais à un autre le droit divin de jouir de la survie de la personnalité. La survie éternelle ne peut être mise en péril que par les décisions du mental et le choix de l'âme de l'intéressé lui-même.
Le péché commis sur Terre ne retarda presque pas l'évolution biologique, mais il eut pour effet de priver les races humaines du plein bénéfice de l'héritage adamique. Le péché retarde énormément le développement intellectuel, la croissance morale, le progrès social et l'aboutissement spirituel des masses. Mais il n'empêche pas l'individu choisissant de connaître Dieu et d'accomplir sincèrement la volonté divine de parvenir à l'accomplissement spirituel le plus élevé.
Caligastia se rebella, Adam et Ève firent défaut, mais nulle personne née ensuite sur Terre n'a souffert de ces erreurs dans son expérience spirituelle individuelle. Tous les mortels nés sur Terre depuis la rébellion de Caligastia ont été quelque peu pénalisés dans le temps, mais le bien-être futur de leurs âmes n'a jamais été le moins du monde compromis dans l'éternité. Nul ne subit jamais une privation spirituelle essentielle à cause du péché d'autrui. Le péché est pleinement personnel pour ce qui est de la culpabilité morale ou des conséquences spirituelles, nonobstant ses profondes répercussions dans le domaine social, intellectuel et administratif.
Nous ne pouvons sonder la sagesse qui permet de telles catastrophes, mais nous pouvons toujours discerner les effets bénéfiques de ces troubles locaux quand ils se reflètent sur l'ensemble de l'univers.
Caligastia, le Prince de notre planète avait eu la charge de la Terre depuis trois-cent-mille ans lorsque Satan, l'assistant de Lucifer, fit l'une de ses visites d'inspection périodiques. Quand Satan arriva sur la planète, son aspect ne ressemblait en rien à nos caricatures de son infâme majesté. Il était, et il est toujours, un fils d'un grand éclat, une brillante créature de lumière.
Au cours de cette inspection, Satan informa Caligastia de la " Déclaration de liberté " que Lucifer, Souverain du Système de Satania, se proposait alors de faire et, ainsi que nous le savons maintenant, le Prince tomba d'accord pour trahir la planète dès que la rébellion serait annoncée. Les personnalités loyales de l'univers éprouvent un dédain particulier pour le Prince Caligastia à cause de cette trahison préméditée de sa mission. Le Fils Créateur, Michael, exprima ce mépris lorsqu'il dit : « Tu ressembles à ton chef, Lucifer, et tu as perpétué son iniquité d'une façon coupable. Il fut un falsificateur dès qu'il commença à s'exalter lui-même, parce qu'il ne demeurait pas dans la vérité. »
Dans tout le travail administratif d'un univers local, nulle mission importante n'est jugée plus sacrée que celle d'un Prince Planétaire qui assume la responsabilité du bien-être et de la direction des mortels évolutionnaires sur un monde nouvellement habité. De toutes les formes du mal, aucune n'a d'effet plus destructeur sur le statut de la personnalité que la trahison d'une mission et la déloyauté envers des amis confiants. En commettant délibérément ce péché, Caligastia faussa si complètement sa personnalité que son mental ne fut plus jamais pleinement capable de retrouver son équilibre.
Il existe de nombreuses façons d'envisager le péché, mais, du point de vue philosophique universel, le péché est le comportement d'une personnalité qui résiste sciemment à la réalité cosmique. On peut considérer l'erreur comme une fausse conception ou comme une déformation de la réalité. Le mal est une réalisation incomplète des réalités universelles ou un ajustement défectueux à ces dernières. Mais le péché est une résistance intentionnelle à la réalité divine – un choix conscient de s'opposer au progrès spirituel – tandis que l'iniquité consiste à défier ouvertement et avec persistance la réalité reconnue; elle représente un tel degré de désintégration de la personnalité qu'elle frise la démence cosmique.
L'erreur suggère un manque d'acuité intellectuelle; le mal, un défaut de sagesse; et le péché, une pauvreté spirituelle abjecte; mais l'iniquité dénote que le contrôle de la personnalité est en voie de disparaître.
Quand le péché a tant de fois été choisi et si souvent répété, il peut devenir une habitude. Les pécheurs impénitents peuvent facilement devenir iniques et se rebeller de tout leur être contre l'univers et toutes ses réalités divines. Alors que toutes les formes de péché peuvent être pardonnées, nous doutons qu'un être inique confirmé puisse jamais éprouver de regrets sincères pour ses méfaits ou accepter le pardon de ses péchés.
Le mal est un concept de relativité. Il naît de l'observation des imperfections qui apparaissent dans l'ombre projetée par un univers fini de choses et d'êtres, quand ce cosmos obscurcit la lumière vivante de l'expression universelle des réalités éternelles de l'Un Infini.
Le mal potentiel est inhérent au caractère nécessairement incomplet de la révélation de Dieu en tant qu'expression, limitée par l'espace-temps, de l'infinité et de l'éternité. Le fait de l'élément partiel en présence du total parachevé constitue la relativité de la réalité. Il crée la nécessité de choisir intellectuellement et établit une hiérarchie de niveaux de valeurs dans nos capacités de reconnaître l'esprit et d'y répondre. Le concept fini et incomplet de l'Infini conçu par le mental temporel et limité des créatures constitue, en lui-même et par lui-même, le mal potentiel. Mais l'erreur aggravante, consistant à s'abstenir, sans justification, d'une rectification spirituelle accessible à la raison de ces discordances intellectuelles originelles et de ces insuffisances spirituelles, équivaut à commettre le mal actuel.
Tous les concepts statiques et morts sont potentiellement mauvais. L'ombre finie de la vérité relative et vivante se déplace continuellement. Les concepts statiques retardent invariablement la science, la politique, la société et la religion. Ils peuvent représenter une certaine connaissance, mais ils sont déficients en sagesse et dépourvus de vérité. Ne permettez pas au concept de relativité de vous égarer au point de vous empêcher de reconnaître la coordination de l'univers sous la gouverne du mental cosmique, et son contrôle stabilisé par l'énergie et l'esprit du Suprême.
Peu après l'inspection de Satan et alors que l'administration planétaire était à la veille de réaliser de grandes choses sur Terre (300'000 ans avant J.-C.), un jour au milieu de l'hiver des continents septentrionaux, Caligastia tint une longue conférence avec son associé Daligastia, à la suite de laquelle ce dernier convoqua les dix conseils de la Terre en session extraordinaire. Cette assemblée fut ouverte par la déclaration que le Prince Caligastia était sur le point de se proclamer souverain absolu de la Terre et exigeait que tous les groupes administratifs abdiquent en remettant toutes leurs fonctions et tous leurs pouvoirs entre les mains de Daligastia, désigné comme mandataire en attendant la réorganisation du gouvernement planétaire et la redistribution consécutive de ces charges d'autorité administrative.
La présentation de cette ahurissante exigence fut suivie du magistral appel de Van, président du conseil suprême de coordination. Cet éminent administrateur et juriste de talent stigmatisa la proposition de Caligastia en la dénonçant comme un acte frisant la rébellion planétaire. Il conjura ses collègues de s'abstenir de toute participation tant que l'on n'aurait pas interjeté appel auprès de Lucifer, Souverain du Système de Satania; il obtint l'appui de l'état-major tout entier. En conséquence, un appel fut fait à Jérusem, sa capital, d'où revinrent immédiatement des ordres désignant Caligastia comme souverain suprême de la Terre et enjoignant une obéissance absolue et sans réserve à ses commandements. C'est en réponse à ce message stupéfiant que le noble Van fit son fameux discours de sept heures dans lequel il accusait formellement Daligastia, Caligastia et Lucifer d'outrager la souveraineté de l'univers de Nébadon, notre univers local; il fit alors appel aux Très Hauts d'Édentia pour être soutenu et confirmé.
Entretemps, les circuits du système avaient été coupés; la Terre était isolée, mise en quarantaine. Tous les groupes de vie céleste présents sur la planète se trouvèrent soudain isolés sans préavis, c'est-à-dire totalement privés de tous avis et conseils extérieurs.
Daligastia proclama officiellement Caligastia « Dieu de la Terre et suprême au-dessus de tout. » Face à cette proclamation, l'alternative était claire; chaque groupe se retira et commença ses délibérations, discussions destinées finalement à déterminer le sort de toutes les personnalités supra humaines sur la planète.
Les séraphins, les chérubins et les autres êtres célestes furent impliqués dans les décisions de cette lutte implacable, de ce long et coupable conflit. De nombreux groupes suprahumains qui se trouvaient par hasard sur Terre au moment de son isolement y furent retenus et, à l'instar des séraphins et de leurs associés, contraints de choisir entre le péché et la droiture – entre les voies de Lucifer et la volonté du Père invisible.
Cette lutte se poursuivit pendant plus de sept ans. Tant que chaque personnalité touchée n'eut pas pris sa décision définitive, les autorités d'Édentia ne voulurent pas interférer et n'intervinrent pas. C'est alors seulement que Van et ses associés loyaux reçurent leur justification et furent dégagés de leur longue anxiété et de leur intolérable incertitude.
La nouvelle que la rébellion avait éclaté sur Jérusem, capitale de Satania, fut diffusée par le conseil des Melchizedek. Les Melchizedek chargés des affaires urgentes furent immédiatement envoyés à Jérusem, et Gabriel se porta volontaire pour représenter le Fils Créateur dont l'autorité avait été mise au défi. En même temps que l'annonce de l'état de rébellion dans Satania, le système fut mis en quarantaine, isolé de ses systèmes frères. Il y eut " guerre dans le ciel " dans le quartier général de Satania et elle s'étendit à toutes les planètes du système local.
Sur Terre, quarante membres de l'état-major corporel des cent (y compris Van) refusèrent de se joindre à l'insurrection. De nombreux assistants humains (modifiés et autres) de l'état-major furent également de nobles et braves défenseurs de Michael et du gouvernement de son univers. Il y eut une terrible perte de personnalités parmi les séraphins et les chérubins. Près de la moitié des séraphins administratifs et des séraphins provisoirement attachés à la planète firent cause commune avec leur chef et avec Daligastia pour défendre la cause de Lucifer. Quarante-mille-cent-dix-neuf médians primaires se joignirent à Caligastia, mais les autres restèrent fidèles à leur mission.
On pourrait raconter indéfiniment les évènements sensationnels de ces jours tragiques, mais enfin la dernière personnalité en jeu prit sa décision définitive, et alors, mais alors seulement, un Très Haut d'Édentia arriva en compagnie des Melchizedek chargés des problèmes d'urgence pour se saisir de l'autorité sur Terre. Les annales panoramiques du règne de Caligastia furent effacées sur Jérusem et la période probatoire de la réhabilitation planétaire commença.
Les conséquences personnelles (centripètes) du rejet volontaire et persistant de la lumière par une créature sont à la fois inévitables et individuelles; elles n'intéressent que la Déité et la créature en question. Cette récolte d'iniquité destructrice de l'âme est la moisson intérieure de la créature volitive inique.
Il n'en est pas de même pour les répercussions externes du péché. Les conséquences impersonnelles (centrifuges) du péché commis sont inévitables et collectives, et touchent toutes les créatures qui opèrent dans la zone affectée par ces évènements.
Cinquante-mille ans après l'effondrement de l'administration planétaire, les affaires terrestres étaient si désorganisées et retardées que la race humaine avait très peu gagné par rapport au statut évolutionnaire général existant au moment de l'arrivée de Caligastia, trois-cent-cinquante-mille ans auparavant. À certains égards, des progrès avaient été accomplis, à d'autres, beaucoup de terrain avait été perdu.
Le péché n'est jamais purement localisé dans ses effets. Les secteurs administratifs de l'univers sont semblables à des organismes; la condition d'une personnalité doit, dans une certaine mesure, être partagée par tous. Le péché étant une attitude de la personne vis-à-vis de la réalité, il est destiné à faire apparaître sa moisson inhérente négative sur tous les niveaux connexes de valeurs universelles. Mais les pleines conséquences des idées erronées, des mauvaises actions ou des projets entachés de péché sont subies seulement au niveau de l'accomplissement proprement dit. La transgression de la loi de l'univers peut être fatale dans le domaine physique sans impliquer sérieusement le mental ni porter atteinte à l'expérience spirituelle. Le péché n'est chargé de conséquences fatales pour la survie de la personnalité que s'il représente l'attitude de l'être tout entier, le choix de son mental et la volonté de son âme.
Le mal et le péché ont des conséquences dans les domaines matériels et sociaux, et peuvent même parfois retarder le progrès spirituel sur certains niveaux de réalité universelle, mais le péché d'un être quelconque ne dérobe jamais à un autre le droit divin de jouir de la survie de la personnalité. La survie éternelle ne peut être mise en péril que par les décisions du mental et le choix de l'âme de l'intéressé lui-même.
Le péché commis sur Terre ne retarda presque pas l'évolution biologique, mais il eut pour effet de priver les races humaines du plein bénéfice de l'héritage adamique. Le péché retarde énormément le développement intellectuel, la croissance morale, le progrès social et l'aboutissement spirituel des masses. Mais il n'empêche pas l'individu choisissant de connaître Dieu et d'accomplir sincèrement la volonté divine de parvenir à l'accomplissement spirituel le plus élevé.
Caligastia se rebella, Adam et Ève firent défaut, mais nulle personne née ensuite sur Terre n'a souffert de ces erreurs dans son expérience spirituelle individuelle. Tous les mortels nés sur Terre depuis la rébellion de Caligastia ont été quelque peu pénalisés dans le temps, mais le bien-être futur de leurs âmes n'a jamais été le moins du monde compromis dans l'éternité. Nul ne subit jamais une privation spirituelle essentielle à cause du péché d'autrui. Le péché est pleinement personnel pour ce qui est de la culpabilité morale ou des conséquences spirituelles, nonobstant ses profondes répercussions dans le domaine social, intellectuel et administratif.
Nous ne pouvons sonder la sagesse qui permet de telles catastrophes, mais nous pouvons toujours discerner les effets bénéfiques de ces troubles locaux quand ils se reflètent sur l'ensemble de l'univers.