La seule vraie joie possible sur Terre, et qui justifie pleinement notre foi en notre Créateur, est celle qui triomphe du monde.
La joie est le visage de Dieu dans l'être humain.
L'être humain n'est vraiment être humain que par la joie, tout comme le ruisseau n'est ruisseau que par la source. Sans doute les méandres lointains du ruisseau n'en ont-ils aucune conscience, ainsi l'être humain, dans son errance, a-t-il oublié l'Essentiel. Alors viennent les philosophes, étymologiquement ceux qui "aiment la sagesse", celle qui scrute la vie, et ils lui remettent en mémoire, d'Aristote l'ancien (IVe s. av. J.-C.) à Bergson l'actuel (XXe s.), que l'être humain ne peut pas vivre sans joie, que seul là où il y a la joie, la vie triomphe. Ils ont plongé leur savoir même très loin, jusqu'à la limite du mystère, puisqu'ils nous enseignent que la joie se révèle comme étant la vérité de notre être, qu'elle est le pouls de l'être, le critère de la vérité, et finalement que joie et vérité sont tout un !
La joie fait aussi chanter les poètes ; c'est même à cause d'elle que leur art est un chant. Hors de la joie, il n'y a que le néant, et croire au néant, c'est se détruire soi-même, s'installer dans l'inversion spirituelle et vouloir vivre contre le secret de la vie !
Ainsi l'esprit humain a pu creuser profond et certains artistes ont su nous conduire au feu de l'expérience ; la musique n'a-t-elle pas la capacité de nous enflammer, de ravir notre être entier à tel point qu'il se met à danser de joie ? Mais ni les philosophes ni les artistes ne peuvent nous dire le "pourquoi" de tout cela : quel est le nom de la joie, a-t-elle un visage ? Il a fallu les prophètes, ces "haut-parleurs" de Dieu, pour nous révéler la source de toute joie, ce pour quoi l'être humain est fait, d'où il vient et où il va :
« Moi, j'ai ma joie dans le Seigneur ! Venez, crions de joie pour le Seigneur, rocher de notre salut ! Joie au ciel ! exulte, la terre... à la face du Seigneur, car il vient ! »
En effet : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. Tu as multiplié la nation, tu as fait croître sa joie, ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit à la moisson, comme on exulte au partage du butin. Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père Infini, Prince de la paix... Ceux qu'a libéré le Seigneur viendront, ils arriveront à Sion hurlant de joie, portant avec eux une joie éternelle. La joie et l'allégresse les accompagneront, la douleur et les plaintes cesseront... Debout ! Resplendis ! car voici ta lumière, et sur toi se lève la gloire du Seigneur. Tandis que les ténèbres s'étendent sur la terre et l'obscurité sur les peuples, sur toi se lève le Seigneur et sa gloire sur toi paraît. »
Rares sont ceux qui connaissent ces textes d'une jubilation inouïe, alors qu'il faudrait les savoir par coeur, par le coeur; c'est vital de boire constamment à ces sources d'eau vive, afin que cette eau devienne notre sang, notre substance vivifiante. Qui dit tradition dit transmission : encore une fois, comme la source se transmet tout entière au ruisseau, ainsi Dieu se transmet à l'être humain qu'il ne cesse de susciter à la vie et de créer. Or cette transmission est d'abord l'expérience d'une joie indescriptible ! Car DIEU EST JOIE; c'est pourquoi les mystiques de l'Orient et de l'Occident ont toujours pu dire : Apprends la joie et tu apprendras Dieu. Celui qui perd la joie est donc dans l'errance, il n'a plus ni Chemin ni but puisqu'il est sans source. Aussi n'est-il pas étonnant qu'on soit arrivé universellement à cette conviction qu'une vie authentiquement spirituelle se mesure au degré de joie qui nous habite ! Du moment que Dieu est joie, cette conclusion n'est alors qu'une simple et incontournable cohérence... Cela d'ailleurs, même les athées les plus endurcis l'ont considéré comme une évidence : « Si Dieu existait, je ne pourrais le concevoir que comme un Dieu dansant. »
Cependant, quand Dieu se donne, ce n'est jamais passivement : c'est une Présence créatrice, vitale, qui suscite l'être humain et ne cesse de le libérer, de le mettre en chemin vers un accomplissement. Que ce soit dans la simplicité cachée au creux du quotidien ou lors des grandes libérations historiques du peuple, c'est le Seigneur qui ramène les captifs de Sion, c'est toujours lui qui emplit notre bouche de rire et nos lèvres de chansons. Dans cette joie folle se trouve le coeur de la Vérité, sa direction profonde, jusqu'à ce qu'elle éclate un jour dans la venue du Libérateur lui-même, le Messie qui, d'emblée, ouvrira sa mission en révélant qu'il est envoyé pour que les aveugles recouvrent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux soient purifiés, et les sourds entendent et les morts ressuscitent, et les pauvres apprennent la Bonne Nouvelle. Si Jésus reprend ici les termes mêmes du prophète Isaïe, c'est qu'il entend bien manifester la constante de toute l'histoire : celle d'une libération incessante et qui, avec lui, arrive à terme : Le Seigneur fait droit aux opprimés, il donne du pain aux affamés, il relâche les captifs, redresse ceux qui sont courbés, guérit ceux qui ont le coeur brisé et panse leurs blessures. À cause de cette joie et pour s'y accorder, la Joie est souvent chantée, alors même qu'on peut avoir "le coeur brisé"... Seule l'exclamation joyeuse et émerveillée peut donner du champ à ce qui nous arrive et permettre de voir les eaux profondes plutôt que la surface agitée seulement de la vie. Parfois l'agitation est telle qu'il nous faut les mots mêmes de l'Esprit Saint à travers la bouche et la joie du peuple rassemblé pour nous rappeler toujours à l'essentiel au milieu de nos tempêtes.
Mais au sein même de notre fatigue, nous crions notre profondeur vers Dieu et continuons à espérer, car un jour le Créateur de cet univers fera disparaître pour toujours la mort, il essuiera les larmes sur tous les visages et ôtera notre honte. Aussi, quelle que soit la conscience de notre trahison et de nos infidélités face à Dieu, l'âme soupire toujours, secrètement, après la gloire de son Dieu : « C'est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme à soif de toi, après toi languit ma chair, terre altérée, sans eau. » En effet, qui pourrait se lasser de contempler sa Gloire ? Alors ce culte quotidien, le fait de respirer toujours consciemment notre besoin de Son Amour, est toujours là pour raviver la flamme et nous remettre dans notre vraie tonalité. C'est là, dans les explosions de joie où éclate notre enthousiasme pour notre Dieu, que nous pouvons être constamment régénéré et rafraîchit dans notre mémoire défaillante. La conscience d'une plénitude de vie nait dans une dimension communautaire du bonheur. Seul on peut être victime de ses sentiments, mais cela est impossible lorsqu'on fait partie d'une tradition porteuse d'une libération par la joie. On ne peut se réjouir que tous ensemble, parce que c'est le peuple tout entier qui est dépositaire d'une Promesse extraordinaire, la Promesse d'une vie éternelle en direction du Paradis, le trône d'une Source éternellement Père.
C'est cette Promesse qui fait battre le coeur de l'êtres humains, qui habite sa formidable nostalgie, qui fait du temps, de chaque instant même, le signe d'une Venue en cours. La Gloire de Dieu, sa Présence, qui habite à l'intérieur de toute chose et de tout évènement, va, en effet, montrer son visage. Celui qui ne cesse de libérer l'être humain, qui déjà le suit comme son ombrage et qui le garde de jour et de nuit pour que jamais son pied ne trébuche, va bientôt se manifester à visage découvert au grand Jour, jour de lumière et ce sera la plénitude des temps. Cette espérance du bonheur fonde en réalité l'expérience de toute joie. La joie simple au quotidien vaut, bien sûr, par elle-même, car elle est Présence réelle, pleine, mais en même temps, et cela la décuple, elle ouvre sur l'immensité d'une attente, elle est l'annonce d'une radicale nouveauté, toute éblouissante qu'elle soit elle n'est que le Germe de prodiges et de merveilles inimaginables. Réjouissons-nous puisque Dieu est au milieu de nous; Il exultera pour nous de joie, il nous renouvellera par son amour; Il dansera pour nous avec des cris de joie, comme aux jours de fête ! C'est une joie sans limites, infinie, car en elle germe la libération de toute l'humanité, la délivrance de tout être humain. On ne peut être heureux qu'ensemble et cette joie ne sera parfaite et définitive que lorsque le Christ, d'abord à travers ses serviteurs, aura vaincu tout ce qui la menace constamment : la guerre, la violence, le mal sous toutes ses formes, la maladie, la souffrance, la mort. Il remplira toute la terre de la grande paix annoncée par les prophètes et du fond de sa joie chaque être humain s'entendra dire : « Le Seigneur est pour toi une lumière éternelle, ton Dieu est ta splendeur. » Ce sera une joie sans ombre qui présidera au grand rassemblement de tous les êtres humains auxquels est proposée l'Alliance Nouvelle.
Ils retournèrent à Jérusalem pour se préparer à leur mission car, le jour de la Pentecôte, l'Esprit Saint les enverra proclamer cette joie à toute créature jusqu'aux extrémités du monde. À l'ascension, le Christ s'est rendu invisible en Palestine, parce que désormais il est présent universellement, au coeur de chaque être humain et de toute l'histoire jusqu'à la fin des temps.. Celui qui est en amour avec le Père, est en amour avec les êtres humains, afin que nous devenions ce qu'Il est. Donc, la Joie qu'est Dieu est devenue par le Christ notre propre substance ! Nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la grandeur de Dieu, nous somme transformés en cette même image, allant de gloire en gloire. Il faudrait ne vivre pendant des années qu'avec une seule Parole comme celle-là pour que le feu du Ressuscité se mette à flamber en nous ! Le serviteur du Créateur est un être littéralement consumé par la joie qui est désormais le phare de son existence, le son juste de sa vie.
Sans cette joie, les traditions religieuses, les nouvelles connaissances révélant les mystère de Dieu, comme tel sont incompréhensibles et les temples inutiles. Avec ou sans elle, je peux à chaque instant traduire l'Amour ou le trahir ! C'est pourquoi il est bon que nous soyons joyeux de cette grande joie... Peu de personnes soucieuses de leur devenir savent que c'est là même une recommendation ferme de notre Créateur : « Que la joie qui est en moi soit aussi en vous et que votre joie soit parfaite ! »
Plus que cela, il n'y a pas de service sans joie, elle est vraiment le test que nous sommes sur le Chemin. Soyez joyeux, devenez parfaits, réjouissez-vous sans cesse en Dieu, je le répète encore : réjouissez-vous ! Motif : Jésus Christ Michael est présent !
Notre joie réside dans le seul fait bouleversant que le Créateur de cet univers local existe bel et bien, et qu'il est parmi nous, dans notre intimité. Dieu est, cela suffit. Se réjouir à plein de ce qu'il est, lui, et remercier en tous temps et en tous lieux à cause de lui-même, c'est poser l'acte le plus élevé du détachement de soi, le plus opposé à l'égoïsme, c'est entrer dans le dépouillement total de la crèche et ne plus voir que la splendeur du Père Infini, dont notre Créateur est le Fils Michael. Sa vérité, sa beauté et sa bonté nous métamorphosent...
La joie est le visage de Dieu dans l'être humain.
L'être humain n'est vraiment être humain que par la joie, tout comme le ruisseau n'est ruisseau que par la source. Sans doute les méandres lointains du ruisseau n'en ont-ils aucune conscience, ainsi l'être humain, dans son errance, a-t-il oublié l'Essentiel. Alors viennent les philosophes, étymologiquement ceux qui "aiment la sagesse", celle qui scrute la vie, et ils lui remettent en mémoire, d'Aristote l'ancien (IVe s. av. J.-C.) à Bergson l'actuel (XXe s.), que l'être humain ne peut pas vivre sans joie, que seul là où il y a la joie, la vie triomphe. Ils ont plongé leur savoir même très loin, jusqu'à la limite du mystère, puisqu'ils nous enseignent que la joie se révèle comme étant la vérité de notre être, qu'elle est le pouls de l'être, le critère de la vérité, et finalement que joie et vérité sont tout un !
La joie fait aussi chanter les poètes ; c'est même à cause d'elle que leur art est un chant. Hors de la joie, il n'y a que le néant, et croire au néant, c'est se détruire soi-même, s'installer dans l'inversion spirituelle et vouloir vivre contre le secret de la vie !
Ainsi l'esprit humain a pu creuser profond et certains artistes ont su nous conduire au feu de l'expérience ; la musique n'a-t-elle pas la capacité de nous enflammer, de ravir notre être entier à tel point qu'il se met à danser de joie ? Mais ni les philosophes ni les artistes ne peuvent nous dire le "pourquoi" de tout cela : quel est le nom de la joie, a-t-elle un visage ? Il a fallu les prophètes, ces "haut-parleurs" de Dieu, pour nous révéler la source de toute joie, ce pour quoi l'être humain est fait, d'où il vient et où il va :
« Moi, j'ai ma joie dans le Seigneur ! Venez, crions de joie pour le Seigneur, rocher de notre salut ! Joie au ciel ! exulte, la terre... à la face du Seigneur, car il vient ! »
En effet : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. Tu as multiplié la nation, tu as fait croître sa joie, ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit à la moisson, comme on exulte au partage du butin. Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père Infini, Prince de la paix... Ceux qu'a libéré le Seigneur viendront, ils arriveront à Sion hurlant de joie, portant avec eux une joie éternelle. La joie et l'allégresse les accompagneront, la douleur et les plaintes cesseront... Debout ! Resplendis ! car voici ta lumière, et sur toi se lève la gloire du Seigneur. Tandis que les ténèbres s'étendent sur la terre et l'obscurité sur les peuples, sur toi se lève le Seigneur et sa gloire sur toi paraît. »
Rares sont ceux qui connaissent ces textes d'une jubilation inouïe, alors qu'il faudrait les savoir par coeur, par le coeur; c'est vital de boire constamment à ces sources d'eau vive, afin que cette eau devienne notre sang, notre substance vivifiante. Qui dit tradition dit transmission : encore une fois, comme la source se transmet tout entière au ruisseau, ainsi Dieu se transmet à l'être humain qu'il ne cesse de susciter à la vie et de créer. Or cette transmission est d'abord l'expérience d'une joie indescriptible ! Car DIEU EST JOIE; c'est pourquoi les mystiques de l'Orient et de l'Occident ont toujours pu dire : Apprends la joie et tu apprendras Dieu. Celui qui perd la joie est donc dans l'errance, il n'a plus ni Chemin ni but puisqu'il est sans source. Aussi n'est-il pas étonnant qu'on soit arrivé universellement à cette conviction qu'une vie authentiquement spirituelle se mesure au degré de joie qui nous habite ! Du moment que Dieu est joie, cette conclusion n'est alors qu'une simple et incontournable cohérence... Cela d'ailleurs, même les athées les plus endurcis l'ont considéré comme une évidence : « Si Dieu existait, je ne pourrais le concevoir que comme un Dieu dansant. »
Aimer la vie en révèle la surprenante profondeur
Il est donc clair que nous avons dans la Joie la trame sous-jacente d'une bonne nouvelle dès son origine, et elle portera explicitement ce titre (évangile) quand celle-ci révèlera dans sa plénitude le vrai visage de Dieu, qui est tout Joie.Cependant, quand Dieu se donne, ce n'est jamais passivement : c'est une Présence créatrice, vitale, qui suscite l'être humain et ne cesse de le libérer, de le mettre en chemin vers un accomplissement. Que ce soit dans la simplicité cachée au creux du quotidien ou lors des grandes libérations historiques du peuple, c'est le Seigneur qui ramène les captifs de Sion, c'est toujours lui qui emplit notre bouche de rire et nos lèvres de chansons. Dans cette joie folle se trouve le coeur de la Vérité, sa direction profonde, jusqu'à ce qu'elle éclate un jour dans la venue du Libérateur lui-même, le Messie qui, d'emblée, ouvrira sa mission en révélant qu'il est envoyé pour que les aveugles recouvrent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux soient purifiés, et les sourds entendent et les morts ressuscitent, et les pauvres apprennent la Bonne Nouvelle. Si Jésus reprend ici les termes mêmes du prophète Isaïe, c'est qu'il entend bien manifester la constante de toute l'histoire : celle d'une libération incessante et qui, avec lui, arrive à terme : Le Seigneur fait droit aux opprimés, il donne du pain aux affamés, il relâche les captifs, redresse ceux qui sont courbés, guérit ceux qui ont le coeur brisé et panse leurs blessures. À cause de cette joie et pour s'y accorder, la Joie est souvent chantée, alors même qu'on peut avoir "le coeur brisé"... Seule l'exclamation joyeuse et émerveillée peut donner du champ à ce qui nous arrive et permettre de voir les eaux profondes plutôt que la surface agitée seulement de la vie. Parfois l'agitation est telle qu'il nous faut les mots mêmes de l'Esprit Saint à travers la bouche et la joie du peuple rassemblé pour nous rappeler toujours à l'essentiel au milieu de nos tempêtes.
Transformer la vie en une noce perpétuelle
En effet, si la joie peut être permanente, c'est parce qu'elle émane d'une Présence nuptiale, il s'agit de la joie de l'Alliance : l'amour fou de Dieu est celle d'un époux. Il est présent en tout, et pas seulement dans la nature, mais aussi en tout espace, dans l'air que nous respirons, dans le temps et à l'intérieur de l'évènement qu'il véhicule, en toute situation, dans la petite histoire banale et insignifiante, dans sa trame secrète jusqu'au filigrane..., à travers tout Dieu cherche l'être humain comme le fiancé en quête de sa bien-aimée, tout le Cantique des Cantiques en témoigne : Il veut faire de sa vie le lieu même de cette Alliance. De la vie de l'être humain, la plus concrête et réaliste, peut-être "profane" à nos yeux, Dieu veut faire une communion avec lui. C'est déjà la fraternité spirituelle, car il est comparable à des noces ! Si l'être humain se laisse séduire et accepte d'entrer dans une réciprocité amoureuse avec Dieu, il devient réellement le prêtre d'une "Liturgie Cosmique". De moment en moment, là où il se trouve, il reçoit le monde des mains de Dieu et l'offre à nouveau à Dieu dans une infinie reconnaissance. Cette gratitude est le fond de l'amour, c'est une action de grâces continuelle qui transforme sa vie en une Vie en Dieu, en communion. La définition première, fondamentale de l'être humain se trouve dans ce service, est, comme un prêtre, de se tenir debout au centre du monde, de lui donner son unité en bénissant Dieu pour tous ses dons et en remerciant d'être tout en tous. En perdant cette perception, l'être humain a perdu la vie de la Vie même et le pouvoir de la transformer en la Vie par la louange. Ayant cessé d'être le prêtre du monde, il en est devenu l'esclave et ne cesse de communier à la mort à travers une vie morte, puisque vide de Dieu.Mais au sein même de notre fatigue, nous crions notre profondeur vers Dieu et continuons à espérer, car un jour le Créateur de cet univers fera disparaître pour toujours la mort, il essuiera les larmes sur tous les visages et ôtera notre honte. Aussi, quelle que soit la conscience de notre trahison et de nos infidélités face à Dieu, l'âme soupire toujours, secrètement, après la gloire de son Dieu : « C'est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme à soif de toi, après toi languit ma chair, terre altérée, sans eau. » En effet, qui pourrait se lasser de contempler sa Gloire ? Alors ce culte quotidien, le fait de respirer toujours consciemment notre besoin de Son Amour, est toujours là pour raviver la flamme et nous remettre dans notre vraie tonalité. C'est là, dans les explosions de joie où éclate notre enthousiasme pour notre Dieu, que nous pouvons être constamment régénéré et rafraîchit dans notre mémoire défaillante. La conscience d'une plénitude de vie nait dans une dimension communautaire du bonheur. Seul on peut être victime de ses sentiments, mais cela est impossible lorsqu'on fait partie d'une tradition porteuse d'une libération par la joie. On ne peut se réjouir que tous ensemble, parce que c'est le peuple tout entier qui est dépositaire d'une Promesse extraordinaire, la Promesse d'une vie éternelle en direction du Paradis, le trône d'une Source éternellement Père.
C'est cette Promesse qui fait battre le coeur de l'êtres humains, qui habite sa formidable nostalgie, qui fait du temps, de chaque instant même, le signe d'une Venue en cours. La Gloire de Dieu, sa Présence, qui habite à l'intérieur de toute chose et de tout évènement, va, en effet, montrer son visage. Celui qui ne cesse de libérer l'être humain, qui déjà le suit comme son ombrage et qui le garde de jour et de nuit pour que jamais son pied ne trébuche, va bientôt se manifester à visage découvert au grand Jour, jour de lumière et ce sera la plénitude des temps. Cette espérance du bonheur fonde en réalité l'expérience de toute joie. La joie simple au quotidien vaut, bien sûr, par elle-même, car elle est Présence réelle, pleine, mais en même temps, et cela la décuple, elle ouvre sur l'immensité d'une attente, elle est l'annonce d'une radicale nouveauté, toute éblouissante qu'elle soit elle n'est que le Germe de prodiges et de merveilles inimaginables. Réjouissons-nous puisque Dieu est au milieu de nous; Il exultera pour nous de joie, il nous renouvellera par son amour; Il dansera pour nous avec des cris de joie, comme aux jours de fête ! C'est une joie sans limites, infinie, car en elle germe la libération de toute l'humanité, la délivrance de tout être humain. On ne peut être heureux qu'ensemble et cette joie ne sera parfaite et définitive que lorsque le Christ, d'abord à travers ses serviteurs, aura vaincu tout ce qui la menace constamment : la guerre, la violence, le mal sous toutes ses formes, la maladie, la souffrance, la mort. Il remplira toute la terre de la grande paix annoncée par les prophètes et du fond de sa joie chaque être humain s'entendra dire : « Le Seigneur est pour toi une lumière éternelle, ton Dieu est ta splendeur. » Ce sera une joie sans ombre qui présidera au grand rassemblement de tous les êtres humains auxquels est proposée l'Alliance Nouvelle.
La Joie, premier et dernier mot d'une bonne nouvelle
Avec l'avénement d'une Nouvelle Ère, l'histoire du monde bascule des ténèbres dans la lumière et la joie définitives. Le temps s'accomplit et entre dans sa plénitude, la création est à son achévement, la Terre-mère enceinte depuis des millénaires enfante Dieu en personne, l'Emmanuel, qui signifie : « Dieu avec nous. » C'est cette Joie indescriptible qui est l'aboutissement de toutes les traditions religieuses et la réalisation des prophéties ancestrales. Bien plus : cet évènement est au coeur même de l'aventure cosmique. L'expansion des galaxies, la naissance et la réussite de la vie sur notre planète, l'apparition et l'histoire de l'être humain, tout converge vers cet instant : c'est en lui, le Verbe de Dieu, que tout a été créé. L'univers a mis des milliards d'années à composer son Chef d'oeuvre. Depuis, le plus antireligieux des êtres humains compte les jours et les siècles à partir de cette date unique qui partage l'histoire en deux : "Avant Jésus-Christ" et "Après Jésus-Christ" ! En lui, l'Absolu s'est fait visage, l'ultime réalité a dévoilé son nom en Jésus-Christ : DIEU EST JOIE ! On comprend alors pourquoi la joie est le premier et le dernier mot de son évangile. Dès que l'Ange proclame aux bergers la bonne nouvelle de la naissance du Christ, il dit : « Je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple. » C'est ainsi que tout commence, mais c'est également ainsi que tout se termine dans la vie terrestre du Christ, lorsqu'il se rendra invisible le jour de son ascension : « Les disciples l'adorèrent et retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. »Ils retournèrent à Jérusalem pour se préparer à leur mission car, le jour de la Pentecôte, l'Esprit Saint les enverra proclamer cette joie à toute créature jusqu'aux extrémités du monde. À l'ascension, le Christ s'est rendu invisible en Palestine, parce que désormais il est présent universellement, au coeur de chaque être humain et de toute l'histoire jusqu'à la fin des temps.. Celui qui est en amour avec le Père, est en amour avec les êtres humains, afin que nous devenions ce qu'Il est. Donc, la Joie qu'est Dieu est devenue par le Christ notre propre substance ! Nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la grandeur de Dieu, nous somme transformés en cette même image, allant de gloire en gloire. Il faudrait ne vivre pendant des années qu'avec une seule Parole comme celle-là pour que le feu du Ressuscité se mette à flamber en nous ! Le serviteur du Créateur est un être littéralement consumé par la joie qui est désormais le phare de son existence, le son juste de sa vie.
Sans cette joie, les traditions religieuses, les nouvelles connaissances révélant les mystère de Dieu, comme tel sont incompréhensibles et les temples inutiles. Avec ou sans elle, je peux à chaque instant traduire l'Amour ou le trahir ! C'est pourquoi il est bon que nous soyons joyeux de cette grande joie... Peu de personnes soucieuses de leur devenir savent que c'est là même une recommendation ferme de notre Créateur : « Que la joie qui est en moi soit aussi en vous et que votre joie soit parfaite ! »
Plus que cela, il n'y a pas de service sans joie, elle est vraiment le test que nous sommes sur le Chemin. Soyez joyeux, devenez parfaits, réjouissez-vous sans cesse en Dieu, je le répète encore : réjouissez-vous ! Motif : Jésus Christ Michael est présent !
Notre joie réside dans le seul fait bouleversant que le Créateur de cet univers local existe bel et bien, et qu'il est parmi nous, dans notre intimité. Dieu est, cela suffit. Se réjouir à plein de ce qu'il est, lui, et remercier en tous temps et en tous lieux à cause de lui-même, c'est poser l'acte le plus élevé du détachement de soi, le plus opposé à l'égoïsme, c'est entrer dans le dépouillement total de la crèche et ne plus voir que la splendeur du Père Infini, dont notre Créateur est le Fils Michael. Sa vérité, sa beauté et sa bonté nous métamorphosent...