À tous ceux qui se disent des hommes et des femmes d'action, il est certain que nous ne pouvons leur conseiller de rester immobile dans un monde qui va de plus en plus vite. Cependant, il ne faut pas confondre action et agitation.

Nous contemplons depuis la plus tendre enfance un monde qui a la fièvre, qui court tout le temps (pour aller où ?), un monde malade, malade de ses ambitions matérielles démesurées, malade de ses valeurs bafouées, détournées, remplacées par l'adoration de l'argent et du pouvoir. Et cette maladie est très contagieuse. Comment les enfants qui viennent au monde dans une telle ambiance pourraient-ils lui résister ? Il n'y a même pas de vaccin. Alors, tous sont contaminés, à un degré plus ou moins fort.

Les plus lucides rêvent d'y échapper. Mais ceux qui réussissent ne sont pas nombreux. Et presque partout on confond sérénité avec paresse, douceur avec lenteur. Nous sommes toujours poussés par le fouet de nos besoins, réels ou créés de toutes pièces, mais qui ne nous obligent pas moins à aller de l'avant, stressés, éreintés jusqu'à la moelle des os, mais incapables de résister à la pression de davantage de consommation et encore plus de dettes, perdant toute autonomie au profit de telle banque ou tel trust.

Nous nous croyons libres mais nous ne le sommes pas. Nous sommes à tel point conditionnés que, en voyant un être qui, assis sur un banc public, médite, entre en contact avec les arbres qui l'entourent, avec les oiseaux, l'herbe du parc, nous le prenons pour un fainéant, un parasite de la société. Pour certains, l'être qui ne s'agite pas, qui ne pratique pas des actions d'éclat, qui n'entre en compétition avec personne, ne mérite pas le respect et encore moins l'admiration.

Nos entreprises, au moment de choisir un vendeur, un chargé de publicité, de marketing, l'exigent "agressif". L'agressivité est donc devenue une qualité, une vertu. Comprenez-vous dans quel gouffre de fausses idées, de fausses valeurs sommes-nous entraînés ?

Ne confondons plus action et agitation. Respectons ceux qui, assis dans un parc ou à l'intérieur de leurs habitations, travaillent discrètement avec les énergies d'amour, de lumière, de fraternité, de douceur. Respectons aussi ceux qui, en toute simplicité mais en toute sagesse, se réunissent en petits groupes pour multiplier, par leur action réciproque mais aussi par leur union au Monde Céleste, leur puissance et leur capacité d'action bénéfique sur la Terre et sur l'humanité.

Nous serions étonnés de voir à quel point quelques êtres aux intentions pures peuvent agir sur leur entourage, proche et lointain, pendant qu'ils sont assis ensemble, l'esprit concentré sur ces Énergies Nouvelles. Nouvelles pour la majorité dans notre monde, mais plus anciennes encore que la Terre, car elles sont des énergies divines. Il n'y a rien de plus fort, de plus efficace.

Nous sommes en train de ramer contre le courant, au milieu d'un fleuve en crue. Mais pas pour longtemps, car le courant s'inverse. Mieux, nous l'inversons. Si cela ne vous demande pas d'efforts, tant mieux pour vous, chers athlètes de l'âme. Cependant, à un moment ou un autre il y aura des rapides, des êtres en danger de se noyer s'accrocheront à vous et à votre bateau. Car il est inévitable que l'ascension de la Terre cause des remous.

A ces moments-là, il nous faudra rester bien centrés, confiants, reliés à notre Divine Présence Je Suis et à toute la Hiérarchie Céleste, pour ne pas être contaminés par la peur, pour ne pas perdre espoir, et aussi pour rassurer ces âmes en proie à la panique. C'est à nous de tenir le gouvernail jusqu'au bout, jusqu'à ce que la tourmente se calme.

Courage, l'issue approche. Et au-delà il y a la récompense, il y a la délivrance, la reconnaissance, l'amour, la joie, une paix comme nous n'en avons jamais connue, et en plus la certitude d'avoir accompli une mission sacrée.

Bénis soient tous ceux pour qui l'Amour est une force et le vrai moteur de l'univers.