Le Bienheureux
Des fidèles qui toujours en état d'union te servent sans cesse, et de ceux qui s'attachent à l'Indivisible qui ne peut se voir, lesquels connaissent le mieux l'Union mystique ?« Ceux qui, reposant en moi leur esprit, me servent sans cesse pleins d'une foi excellente, sont ceux qui, à mes yeux, pratiquent le mieux la sainte Union. Mais ceux qui cherchent l'Indivisible que l'on ne peut voir ni sentir, présent partout, incompréhensible, sublime, immuable, invariable, et qui, soumettant tous leurs sens, tiennent leur pensée en équilibre et se réjouissent du bien de tous les vivants : ceux-là aussi m'atteignent.
Mais quand leur esprit poursuit l'Invisible, leur peine est plus grande, car difficilement les choses corporelles permettent de saisir la marche de l'Invisible. Ceux, au contraire, qui ont accompli en moi le renoncement des oeuvres, ceux dont je suis l'unique objet et qui, par une Union exclusive, me contemplent et me servent : Je les soustrais bientôt à cette mer des alternatives de la mort, parce que leur pensée est avec moi.
Livre-moi donc ton esprit, repose en moi ta raison, et bientôt après, sans aucun doute, tu habiteras en moi. Si tu n'es point en état de reposer fermement en moi ta pensée, efforce-toi, être humain généreux, de m'atteindre par une Union de persévérance.
Si tu n'es pas capable de persévérance, agis toujours à mon intention en ne faisant rien de moins qui ne me soit agréable, ainsi tu arriveras à la perfection. Mais cela même est-il au-dessus de tes forces ? Tourne-toi vers la sainte Union, fais un acte de renoncement au fruit des oeuvres, et soumets-toi toi-même.
Car la science vaut mieux que la persévérance, la contemplation vaut mieux que la science, le renoncement vaut mieux que la contemplation, et tout près du renoncement est la béatitude.
L'être humain sans haine pour aucun des vivants, bon et miséricordieux, sans égoïsme, sans amour propre, égal au plaisir et à la peine, patient, joyeux, toujours en état d'Union, maître de lui-même, ferme dans le bon propos, l'esprit et la raison attachés à moi, mon serviteur : cet être humain m'est cher.
Celui qui ne trouble pas le monde et que le monde ne trouble pas, qui est exempt des transports de la joie et de la colère, de la crainte et des terreurs : celui-là aussi m'est cher.
L'être humain sans arrière-pensée, pur, adroit, indifférent, exempt de trouble, détaché de tout ce qu'il entreprend, mon serviteur : est un être humain qui m'est cher.
Celui qui ne s'abandonne ni à la joie, ni à la haine, ni à la tristesse, ni aux regrets, et qui, pour me servir, n'a plus souci du bon ou du mauvais succès : celui-là m'est cher.
L'être humain égal envers ses ennemis et ses amis, égal aux honneurs et à l'opprobre, égal au froid, au chaud, au plaisir, à la douleur, exempt de désir, égal au blâme et à la louange, silencieux, toujours satisfait, sans domicile, ferme en sa pensée, mon serviteur : est un être humain qui m'est cher.
Mais ceux qui s'assoient au saint banquet d'immortalité, pleins de foi et m'ayant pour unique objet : voilà mes plus chers serviteurs, les bienheureux. »
Juste Humain
Une ambition énergique, un jugement intelligent et une sagesse mûrie sont les facteurs essentiels du succès matériel. Les qualités de chef dépendent de l'aptitude naturelle, de la discrétion, de la puissance volitive et de la détermination. La destinée spirituelle dépend de la foi, de l'amour et de la dévotion à la vérité – faim et soif de droiture – le désir profond de trouver Dieu et d'être semblable à lui.Ne vous laissez pas décourager par la découverte que vous êtes humains. La nature humaine peut tendre vers le mal, mais n'est pas naturellement pécheresse. Ne soyez pas abattus si vous n'arrivez pas à oublier complètement certaines de vos expériences regrettables. Les fautes que vous ne parvenez pas à oublier dans le temps seront oubliées dans l'éternité. Allégez les fardeaux de votre âme en vous faisant rapidement une conception de votre destinée à longue échéance, de l'expansion de votre carrière dans l'univers.
Ne commettez pas la faute d'estimer la valeur d'une âme d'après les imperfections du mental ou les appétits du corps. Ne jugez pas une âme et n'évaluez pas sa destinée sur la base d'un seul épisode humain malheureux. Votre destinée spirituelle n'est conditionnée que par vos aspirations et vos desseins spirituels.
La religion est l'expérience exclusivement spirituelle de l'immortelle âme évoluante de l'être humain qui connaît Dieu ; mais le pouvoir moral et l'énergie spirituelle sont des forces puissantes que l'on peut utiliser pour traiter des questions sociales difficiles et pour résoudre des problèmes économiques complexes. Ces dons moraux et spirituels donnent plus de richesse et de sens à tous les niveaux de la vie humaine.
Si vous apprenez à n'aimer que ceux qui vous aiment, vous êtes destinés à vivre une vie étroite et médiocre. Effectivement, il est possible que l'amour humain soit réciproque, mais l'amour divin se répand vers l'extérieur dans toutes ses recherches de satisfaction. Moins il y a d'amour dans la nature d'une créature, plus cette créature a besoin d'être aimée et plus l'amour divin cherche à satisfaire ce besoin. L'amour n'est jamais égoïste et l'on ne peut l'effuser sur soi-même. L'amour divin ne peut être contenu en lui-même ; il lui faut s'effuser généreusement.
Les croyants au royaume doivent posséder une foi implicite, croire de toute leur âme au triomphe certain de la droiture. Les bâtisseurs du royaume doivent être convaincus que l'évangile du salut éternel est vrai. Les croyants doivent apprendre à se mettre de plus en plus à l'écart de la vie fiévreuse – à échapper aux harcèlements de l'existence matérielle – tout en rafraîchissant l'âme, en inspirant le mental et en renouvelant l'esprit par la communion dans l'adoration.
Les individus qui connaissent Dieu ne se laissent ni décourager par les malheurs ni abattre par les déceptions. Les croyants sont immunisés contre la dépression qui suit les bouleversements purement matériels ; quiconque mène une vie spirituelle n'est pas troublé par les épisodes du monde matériel. Les candidats à la vie éternelle pratiquent une technique vivifiante et constructive pour faire face à toutes les vicissitudes et tracas de la vie physique. Jour après jour le, croyant sincère éprouve plus de facilité à faire la chose juste.
La vie spirituelle accroît puissamment le véritable respect de soi, mais il ne faut pas confondre respect de soi et admiration de soi. Le respect de soi se coordonne toujours avec l'amour et le service d'autrui. Le respect de soi ne peut dépasser l'amour que l'on éprouve pour son prochain ; l'un est la mesure de la capacité de l'autre.
À mesure que les jours passent, tout vrai croyant devient plus habile à entraîner ses compagnons dans l'amour de la vérité éternelle. Avez-vous aujourd'hui plus de ressources qu'hier pour révéler la bonté à l'humanité ? Pouvez-vous mieux recommander la droiture cette année que l'année dernière ? Votre technique pour conduire les âmes affamées dans le royaume spirituel, devient-elle, de plus en plus, un art ?
Vos idéaux sont-ils suffisamment élevés pour garantir votre salut éternel et, en même temps vos idées sont-elles assez pratiques pour faire de vous un citoyen utile dans sa fonction terrestre en association avec ses compagnons mortels ? En esprit, votre citoyenneté est dans le ciel ; dans la chair, vous êtes encore citoyens des royaumes de la terre. Rendez à César les choses qui sont matérielles et à Dieu celles qui sont spirituelles.
La mesure de la capacité spirituelle de l'âme en évolution est votre foi dans la vérité et votre amour pour les êtres humains ; mais la mesure de votre force de caractère humaine est votre aptitude à résister à l'emprise des rancunes et à ne pas broyer du noir à l'occasion d'un profond chagrin. La défaite est le véritable miroir dans lequel vous pouvez examiner sincèrement votre moi réel.
À mesure que croissent les années et que vous devenez plus expérimentés dans les affaires du royaume, acquérez-vous plus de tact dans vos rapports avec des mortels importuns et plus de tolérance dans votre vie avec des collaborateurs entêtés ? Le tact est le point d'appui des leviers sociaux et la tolérance est la marque d'une grande âme. Si vous possédez ces dons rares et attachants, vous deviendrez progressivement plus alertes et habiles dans vos efforts méritoires pour éviter tous les malentendus sociaux inutiles. De telles âmes sages sont capables d'échapper à bon nombre de difficultés qui seront inévitablement le lot de tous ceux qui souffrent d'un manque d'adaptation émotionnelle, ceux qui refusent de grandir et ceux qui n'acceptent pas de vieillir avec élégance.
Évitez la malhonnêteté et l'injustice dans vos efforts pour prêcher la vérité et proclamer l'évangile. Ne recherchez pas une reconnaissance injustifiée et ne sollicitez pas une sympathie imméritée. Aimez, recevez libéralement les bienfaits de source humaine et divine indépendamment de vos mérites, et aimez libéralement en retour. Mais, dans toutes les autres choses qui concernent les honneurs et l'adulation, recherchez seulement ce qui vous appartient en toute honnêteté.
Le mortel conscient de Dieu est certain d'être sauvé ; il ne craint pas la vie ; il est loyal et conséquent. Il sait comment supporter courageusement les souffrances inévitables et ne se plaint pas quand il doit affronter des épreuves inéluctables.
Le vrai croyant ne se lasse pas de bien faire, simplement parce qu'il est contrecarré. Les difficultés fouettent l'ardeur des amants de la vérité et les obstacles ne font que mettre au défi les efforts des intrépides bâtisseurs du royaume.
La paix
Cette leçon-ci vaudrait la peine que vous vous en rappeliez, afin que vous sachiez toujours où aller pour trouver de la force. J'ai beaucoup parlé à propos de l'importance de chercher l'Étincelle de Dieu en vous, car la présence de ce Don de Dieu est encore inconnue pour beaucoup. Son existence dans les humains doit devenir une connaissance généralisée. Votre Maître Jésus a mentionné que 'Le Royaume de Dieu est en vous.' Il est très important de faire savoir cette merveilleuse nouvelle, afin que 'l'escroc inné' de la paix interne ait moins de chance de s'enraciner, à moins que vous le lui permettiez par vos pensées débridées, non-raisonnées et non-organisées, car tel sera le résultat. Il serait beaucoup mieux qu'on enseigne aux petits enfants qu'il y a quelque chose de très aimant qui vit profondément à l'intérieur d'eux et qui est extrêmement intéressé par leur bien-être. Ainsi chaque enfant grandira sachant qu'il s'agit de l'amour inconditionnel, et qu'il n'y a rien à craindre dans la vie.Les adultes donnent l'exemple par leur comportement et leurs conversations pleines de crainte, qu'un petit enfant ressent plutôt que comprend. Nous devons traiter dans le moment présent les craintes et les inquiétudes des adultes, afin qu'ils deviennent des exemples plus sains, au lieu de laisser leurs inquiétudes et leurs craintes les posséder pour ensuite les transmettre aux enfants. Beaucoup trop d'adultes ont de l'anxiété irraisonnée au fond d'eux-mêmes, et ils ne se demandent jamais pourquoi il en est ainsi. La principale raison de cette anxiété et cette crainte est qu'ils se sentent déconnectés, comme des orphelins cosmiques, en raison de leur manque à développer personnellement la confiance dans un Être Très Haut. Cette relation très importante et nécessaire doit être entreprise par chaque individu lui-même.
Imaginez la paix intérieure que vous allez acquérir lorsque vous faites de cette connexion avec Dieu votre priorité principale dans la vie. Imaginez les avantages que vous gagnerez en établissant cette habitude merveilleuse de mettre du temps de côté quotidiennement pour communier avec un Créateur dans qui vous pouvez vous confier, et à qui vous pouvez dire tous vos ennuis. Prenez le temps de vous asseoir dans le Silence de votre coeur, et attendez et ressentez ce 'manteau de paix' descendre autour de vous et en vous. Bientôt vous réaliserez que vous n'êtes jamais seuls, même quand vous sortez de ce Silence méditatif, parce que vous pouvez prendre cette paix avec vous n'importe où. Vous n'aurez plus besoin de l'anxiété, la première fois que vous vous sentirez aimés inconditionnellement. Cette expérience ne vous quittera jamais et ne sera jamais oubliée, car dans votre esprit vous pourrez toujours revenir à cette expérience comme un renforcement du moment le plus merveilleux dans votre vie terrestre.
Nombreuses seront les expériences durant ces périodes dans le Silence, dans lequel les oreilles humaines ressentent plus qu'elles entendent actuellement, car vous serez en train d'apprendre le langage du prochain niveau d'existence, le niveau d'une certaine 'connaissance.' Ces expériences sont conçues pour élever vos pensées au-dessus de la banalité de la vie, pour vous aider à mieux affronter les choses que vous rencontrez sur votre chemin. Ceci est le cadeau que Dieu aime donner à Ses enfants mortels, afin qu'ils puissent se draper de l'immortalité, lorsqu'ils sont encore dans le temple matériel. C'est entièrement aux mortels eux-mêmes de voir combien ils sont prêts à gagner en compréhension et en sagesse tandis qu'ils sont encore sur le plan terrestre. Personne n'est jamais forcé à croire, ou à s'engager, dans cet exercice de faire jouer les premiers muscles de foi et de confiance. Pour ceux qui s'engagent dans ces choses, grandes seront les récompenses aux cieux, car ils sont bénis d'une croyance sans preuve visible. Ils comprendront rétrospectivement 'sur combien de distance ils auront avancé' dans leur voyage éternel sur le chemin à la Maison.
La vie dans Havona
Vous devriez réfléchir aux déclarations concernant “ le ciel ” et le “ ciel des cieux ”. Le ciel conçu par la plupart de nos prophètes était le premier monde des maisons du système local. Quand l'apôtre parle d'être “ enlevé au troisième ciel ”, il se référait à une expérience où son Esprit intérieur s'était détaché pendant le sommeil et, dans cet état insolite, avait fait une projection sur le troisième des sept mondes des maisons. Certains de nos sages ont eu la vision du plus grand ciel, “ les cieux des cieux ”, dont l'expérience du septuple monde des maisons n'était que le premier ciel. Le second était Jérusem, la capitale de notre Système de milles planètes habitées; le troisième Édentia, la capitale de notre constellation et ses satellites; le quatrième Salvington, la capitale de notre univers local et siège du Fils Créateur Christ-Michael, et les sphères éducatives qui l'entourent; le cinquième Uversa, la capital de notre superunivers le 7ème; le sixième Havona, les sept circuits de millards de mondes parfaits entourant l'Île du Paradis; et le septième le Paradis, proche de la Source-Centre-Première.Sur Terre, nous passons par une épreuve courte et intense pendant notre vie initiale d'existence matérielle. Sur les mondes des maisons et en passant par notre système, notre constellation et notre univers local, nous franchissons les phases morontielles d'ascension. Sur les mondes éducatifs des superunivers, nous traversons les véritables stades spirituels de progression et nous nous préparons au transit final vers Havona. Sur les sept circuits de Havona, nos aboutissements sont intellectuels, spirituels et expérientiels. Et, sur chacun des mondes de chacun de ces circuits, nous devons accomplir une tâche spécifique.
Sur les mondes divins de l'univers central, la vie est si riche et si pleine, si complète et si remplie, qu'elle transcende entièrement le concept humain de tout ce qu'un être créé pourrait jamais expérimenter. Les activités sociales et économiques de cette création éternelle ne ressemblent en rien aux occupations des créatures matérielles vivant sur des mondes évolutionnaires comme la Terre. Même la technique de pensée de Havona est différente des processus de pensée sur Terre.
Les règlements en vigueur dans l'univers central lui sont appropriés et inhérents d'une manière naturelle; les règles de conduite n'y sont pas arbitraires. Il ressort de toutes les obligations imposées dans Havona qu'elles sont motivées par la droiture et conformes à la justice. Et ces deux facteurs conjugués équivalent à ce que l'on appellerait l'équité sur Terre. Quand nous arriverons dans Havona, nous aurons tout naturellement plaisir à faire les choses de la manière dont elles devraient être faites.
Lorsque des êtres intelligents atteignent pour la première fois l'univers central, ils sont reçus et domiciliés sur le monde pilote du septième circuit de Havona. À mesure que les nouveaux arrivants progressent spirituellement, qu'ils parviennent à comprendre l'identité du Maitre Esprit de leur superunivers, ils sont transférés au sixième cercle. Après être parvenus à une réalisation de la Suprématie, ce qui les prépare à l'aventure de la Déité, les ascendeurs sont emmenés au cinquième circuit, et, lorsqu'ils ont atteint l'Esprit Infini, ils sont transférés au quatrième. Après avoir atteint le Fils Éternel, ils sont dirigés sur le troisième et, quand ils ont reconnu le Père Universel, ils vont séjourner sur le deuxième circuit de mondes; ils s'y familiarisent avec les multitudes du Paradis. L'arrivée sur le premier circuit de Havona signifie que les candidats du temps ont été admis au service du Paradis. Pendant un temps indéterminé dépendant de la longueur et de la nature de leur ascension de créatures, ils s'attarderont sur ce circuit intérieur d'aboutissement spirituel progressif. C'est à partir de ce circuit intérieur que les pèlerins ascendants passent à la résidence intérieure du Paradis et sont admis au Corps de la Finalité.
Durant notre séjour dans Havona comme pèlerins de l'ascension, il nous sera permis de visiter librement les mondes du circuit auquel nous sommes affectés. Nous pourrons également retourner aux planètes des circuits que nous avons déjà traversés. Et tout cela est possible à ceux qui séjournent sur les cercles de Havona sans qu'ils aient besoin de se faire transporter par les supernaphins. Les pèlerins du temps peuvent s'équiper eux-mêmes pour traverser l'espace "conquis", mais il faut qu'ils aient recours à une technique imposée pour franchir l'espace qu'ils n'ont pas conquis; un pèlerin ne peut ni quitter Havona ni s'avancer au-delà du circuit auquel il est affecté sans l'aide d'un supernaphin transporteur.
Il y a une originalité reposante dans cette vaste création centrale. À part l'organisation physique de la matière et la constitution de base des ordres fondamentaux d'êtres intelligents et autres choses vivantes, les mondes de Havona n'ont rien de commun entre eux. Chacune de ces planètes est une création originale, unique et exclusive, chaque planète est une production incomparable, superbe et parfaite. Et cette diversité d'individualités s'étend à toutes les caractéristiques des aspects physiques, intellectuels et spirituels de l'existence planétaire. Chacune de ces sphères de perfection au nombre d'un milliard a été développée et embellie selon les plans de l'Éternel des Jours qui y réside. Et c'est précisément pourquoi il n'y en a pas deux pareilles.
Ce n'est pas avant d'avoir traversé le dernier des circuits de Havona et visité le dernier des mondes de Havona que le tonique de l'aventure et le stimulant de la curiosité disparaîtront de nos carrières. Et alors l'impulsion, la poussée en avant de l'éternité, remplacera son avant-coureur, l'attrait de l'aventure du temps.
La monotonie est signe d'immaturité de l'imagination créatrice et de l'inactivité de la coordination de l'intellect avec les dons spirituels. Lorsqu'un mortel ascendant commence à explorer ces mondes célestes, il a déjà atteint la maturité émotionnelle, intellectuelle et sociale, sinon spirituelle.
Lorsque nous avancerons de circuit en circuit dans Havona, non seulement nous serons confrontés à des changements dont nous n'aurions pas rêvé, mais notre étonnement sera inexprimable, même à l'intérieur de chaque circuit, lorsque nous progresserons de planète en planète. Chacun de ces mille millions de mondes d'études est une véritable université de surprises. Ceux qui traversent ces circuits et parcourent ces mondes gigantesques éprouvent un étonnement continu et un émerveillement sans fin. La monotonie ne fait pas partie de la carrière de Havona.
L'amour de l'aventure, la curiosité et la peur de la monotonie – ces traits inhérents à la nature humaine évoluante – n'ont pas été mis là simplement pour nous agacer et nous ennuyer durant notre bref séjour sur terre, mais plutôt pour nous suggérer que la mort n'est que le commencement d'une carrière d'aventures sans fin, une vie perpétuelle d'anticipations, un éternel voyage de découvertes.
La curiosité – l'esprit d'investigation, le besoin de découvrir, l'impulsion de l'exploration – font partie des dons innés et divins des créatures évolutionnaires de l'espace. Ces impulsions naturelles ne nous ont pas été données simplement pour être frustrées et refoulées. Il est vrai qu'il faut fréquemment restreindre ces impulsions ambitieuses durant notre courte vie terrestre et subir de nombreuses déceptions, mais nos espérances sont destinées à être pleinement réalisées et glorieusement satisfaites au cours des longs âges à venir.